Bordeaux: de l’entrepôt au musée

Niché entre le Jardin Public et la Bourse Maritime, le Musée d’Art Contemporain de Bordeaux est un lieu insolite qui s’est érigé au fil du temps en véritable temple de l’art contemporain.

 

Un bâtiment austère, niché entre le Jardin Public et les Quais de la Garonne : C’est dans cet ancien entrepôt de denrées coloniales construit au 19^ème siècle que le Musée d’Art Contemporain de Bordeaux a trouvé sa place et abrite aujourd’hui de prestigieuses collections d’art contemporain. Un lieu insolite qui surprendra plus d’un visiteur.

L’Entrepôt Lainé

Malgré son austérité, on ne peut le rater. Tout d’abord en raison de sa taille : cet ancien entrepôt de denrées coloniales, connu sous le nom d’Entrepôt Lainé, en impose. Et pour cause, il fallait beaucoup d’espace pour stocker les tonnes de sucre, de café, de cacao, des épices, de coton, d’indigo, que les négociants bordelais importaient des Antilles. Des précieuses denrées, qui ont fait la prospérité des négociants bordelais, et qui dès leur arrivée au port de Bordeaux, étaient conservées dans cet immense entrepôt avant d’être exportées dans toute l’Europe.

Construit en 1824 par l’architecte Claude Deschamps, l’entrepôt porte à l’origine le nom d’une riche famille de colons : la famille Lainé, riches négociants bordelais qui commerçaient avec les colonies de Saint Domingue. Joseph Lainé, celui qui a donné son nom à cet entrepôt, comptait parmi les armateurs négriers, farouchement opposés à l’abolition de l’esclavage.

Mais le négoce bordelais meurt avec la vague de décolonisation et d’émancipation des populations opprimées. Perdant ses anciennes fonctions, une question se pose alors : que faire de cette encombrante bâtisse ?  Dans les années 60, l’imposante bâtisse est alors menacée de destruction. Mais deux bordelaises s’emparent de l’affaire et s’opposent farouchement à sa disparition du paysage urbain. Leur bataille est couronnée de succès. La mairie décide donc de conserver la bâtisse en lui conférant une autre fonction : celle d’accueillir des évènements culturels. C’est ainsi que l’entrepôt entame sa nouvelle mission. En 1984, il devient le Musée d’Art Contemporain de Bordeaux, après avoir été rénové par les architectes Denis Valode et Jean Pistre.

Une expérience multidimensionnelle

Mais si l’ancien entrepôt en impose de l’extérieur, il en impose encore plus à l’intérieur. Son architecture monumentale inspirée des constructions italiennes n’est pas sans rappeler l’architecture des basiliques romaines. Sa salle principale est d’ailleurs appelée la nef. Cet espace imposant deviendra ainsi le cadre parfait pour accueillir des installations d’œuvres contemporaines.

Une expérience visuelle multidimensionnelle est offerte à ses visiteurs qui auront la possibilité d’admirer les œuvres exposées dans l’immense salle principale sous différentes perspectives, voire les regarder depuis les mezzanines.

Aujourd’hui, le Centre d’Arts Plastiques Contemporain (CAPC) est devenu une référence pour l’art moderne et a même été labellisé Musée de France en 2002. Le visiteur pourra venir visiter aussi bien des expositions temporaires que des œuvres laissées par certains artistes lors de leur passage à Bordeaux. C’est le cas de l’artiste français Christian Boltanksi dans l’escalier nord ou de l’américain Keith Haring, qui a laissé son empreinte dans l’ascenseur du musée.

Dans les salles situées aux niveaux supérieurs, des ateliers ludiques destinés aux plus petits ont été aménagées. Mais les plus grands ne sont pas oubliés. Dans les méandres des salles situées à l’étage, une belle terrasse dotée d’une cafétéria permet aux adultes de laisser infuser leur toute dernière expérience visuelle des pièces qu’ils viennent de visiter.

Actuellement, le CAPC accueille actuellement plusieurs expositions à ne pas manquer. Le 7 avril dernier, trois expositions ont fait l’objet d’une inauguration au CAPC : Antéfutur, Amour Systémique et Jean Sabrier.

Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant : https://www.capc-bordeaux.fr/agenda/expositions